Conseil communautaire de rentrée au Grand Cahors : la fuite en avant !

Comme annoncé la semaine dernière, le Grand Cahors faisait lui aussi sa rentrée le 28 septembre 2022. Avec un programme chargé puisque pas moins de 47 délibérations étaient à l’ordre du jour et soumises à l’approbation des élus. Même si l’équipe de la Tribune Léon ne compte dans ses rangs aucun membre du conseil communautaire, nous souhaitons vous présenter les principales mesures adoptées à cette occasion, car nombre d’entre elles auront un impact direct sur votre quotidien et votre pouvoir d’achat en 2023.

Comme évoqué largement par les médias locaux, les élus présents ont tout d’abord validé la participation du Grand Cahors au fonctionnement d’un centre de santé (mise à disposition de personnel, participation financière, prise en charge des couts de fonctionnement du bâtiment…). La Tribune Léon salue cette décision qui va dans le bon sens pour favoriser l’installation ou le maintien de professionnels de santé dans les zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ou par des difficultés dans l’accès aux soins. Pour autant, le conseil communautaire ne s’arrêtait pas à cette seule délibération, et là où la presse locale a passé sous silence d’autres points importants, la Tribune Léon souhaite les porter à votre connaissance de manière synthétique :

• Le Grand Cahors a supprimé l’exonération de plein droit de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) en faveur des locaux situés dans les parties de communes où ne fonctionne pas le service d’enlèvement des ordures. Cette suppression d’exonération entrera en vigueur au 1er janvier 2023. Seuls 2 élus se sont opposés à cette suppression d’exonération (Mr Lorin et Mme Cissé-Lescure), tous les autres ont cautionné. Certains particuliers verront donc leur impôt augmenter en 2023 pour un service qui ne fonctionne même pas là où ils habitent.
• Le Grand Cahors a approuvé l’augmentation du taux du Versement Mobilité (VM). Le VM est une cotisation due par tous les employeurs du territoire qui embauchent plus de 11 salariés. Elle permet de financer les transports en commun. Le taux qui était de 0,60% jusqu’en 2022 passera à 0,70% à compter du 1er janvier 2023. Une charge supplémentaire pour nos entreprises locales, qui apprécieront surement ! Cette délibération a été adopté à l’unanimité.
• Les élus ont également adopté à l’unanimité une décision budgétaire modificative n°3 pour le budget principal du Grand Cahors. Elle prévoit notamment des augmentations de dépenses importantes : +87 626€ en investissement et +815 379€ en fonctionnement. Certaines de ces augmentations résultent de mesures gouvernementales (+198 000€ sur les dépenses de personnel ou encore +307 300€ sur l’énergie) et la Tribune Léon ne les conteste donc pas. Nous regrettons en revanche qu’aucune mesure d’économies ne soit envisagée à côté (communication, festivités, subventions aux partenaires tels que Cahors Sud ou PETR). Dans ces conditions, il semble inconcevable d’attendre ne serait-ce qu’une stagnation des impôts en 2023. Ils devraient bien continuer à augmenter pour éponger toutes ces dépenses nouvelles et ces absences d’économies (la revalorisation des bases pourrait être de +6,8% en 2023) !

Enfin, étaient présentés les Rapports annuels sur le Prix et la Qualité des services publics de l’eau et de l’assainissement (pour l’année 2021). Le résultat est consternant, n’ayons pas peur des mots. Ou plutôt révoltant. Nous aurons l’occasion de développer ce sujet, mais les éléments à retenir sont les suivants :

• Pour la partie du territoire qui couvre les communes de Cahors, Caillac, Douelle, Espère et Mercuès, les pertes s’élèvent à 50% du volume d’eau potable mis en distribution ! Vous avez bien lu. Sur un volume total d’eau potable mis en distribution de 2 577 133 m³ les pertes s’élèvent à 1 289 230 m³. Soit davantage que le volume consommé (1 287 903 m³.
• La situation s’aggrave puisque le ratio des pertes n’était que de 38% en 2020. Nous pouvons clairement parler de fuite en avant (fuir ses problèmes sans les résoudre). Il y a l’écologie de salon et l’écologie médiatique (celle de la majorité de Cahors avec ses jardinières ou ses potagers) et il y a l’écologie du réel (lutter contre le gaspillage d’eau et préserver cette ressource naturelle).

Cette dernière n’intéresse visiblement pas grand monde sur notre territoire.

• La qualité de l’eau diminue : le taux de conformité des prélèvements effectués (paramètres physico-chimiques) était de 96% en 2020, il chute à 92% en 2021.
• Les pertes sont colossales, la qualité de l’eau diminue mais le prix de l’eau augmente. Cherchez la logique. Sur Cahors, il passe de 1,84€/ m³ en 2021 à 1,96€/ m³ en 2022. Sur Douelle, il passe de 1,81€/m3 en 2021 à 1,92€/ m³ en 2022 (il s’agit uniquement du prix du service de l’eau ici, sans celui relatif à l’assainissement qui vient s’ajouter à vos factures). Et ce n’est pas fini : la construction de l’unité d’ultrafiltration d’eau de la fontaine des chartreux (12,4M€ HT) aura un impact sur le prix du mètre cube d’eau dans les années à venir. Cet impact est estimé dans le rapport fourni par le Grand Cahors entre 0,20€/m³ et 0,30€/m³.

Vous comprenez donc pourquoi il est essentiel de s’informer et de vous informer sur les décisions prises au niveau du Grand Cahors. Derrière la vitrine médiatique municipale, vous vous apercevez que beaucoup de décisions sont aujourd’hui prises (en cachette) au niveau de l’agglomération. La Tribune Léon ne manquera donc jamais de vous relayer ce qui se passe au niveau intercommunal.

Bonne semaine à toutes et à tous.