La Tribune Léon souhaite terminer la semaine en revenant plus en détail sur un des sujets majeurs abordé lors du dernier conseil municipal du mardi 8 février 2022.
L’article D.2224-1 du Code Général des Collectivités Territoriales impose en effet aux collectivités gestionnaires de réaliser un rapport annuel sur le prix et la qualité des services eau potable, assainissement collectif et assainissement non collectif, destiné notamment à l’information des usagers de ces services.
Ce rapport doit être présenté à l’assemblée délibérante dans les 9 mois qui suivent la clôture de l’exercice concerné. C’est ainsi que les rapports qui concernent l’année 2020 ont été présentés le 16 décembre 2021 au conseil communautaire du Grand Cahors (soit au delà du délai légal des 9 mois prévu par le CGCT, mais là n’est pas l’essentiel) puis au conseil municipal de Cahors, à titre d’information, le 8 février 2022.
Le sujet de l’eau est un sujet important pour notre commune, et plus largement pour le territoire communautaire aujourd’hui puisque la compétence en matière d’eau et d’assainissement collectif a été transférée au Grand Cahors depuis le 1er janvier 2020, conformément aux dispositions de la loi NOTRe. Deux grands enjeux entourent la question relative à l’eau : le prix du mètre cube (m3) et l’état des réseaux.
S’agissant du prix tout d’abord, à la lecture du rapport présenté au conseil municipal le 8 février dernier, il apparait clairement que le prix des services de l’eau et de l’assainissement reste plus élevé à Cahors qu’ailleurs : alors qu’en France le prix moyen TTC (et redevances) au 1er janvier 2020 pour une consommation annuelle de référence de 120 m3 par ménage s’élève à 4,19€/m3 (contre 4,14€/m3 au 1er janvier 2019), à Cahors nous sommes à 4,49€/m3 (dont 1,84€/m3 pour le service d’eau et 2,65€/m3 pour l’assainissement collectif). Nous sommes également plus chers que bon nombre de communes qui nous entourent quand on consulte les résultats sur l’observatoire national des services publics de l’eau et de l’assainissement : 3,55€/m3 à Castres, 3,67€/m3 à Montauban, 3,84€/m3 à Tarbes, 4,05€/m3 à Albi, 4,22€/m3 à Auch ou encore 4,25€/m3 à Agen.
Vous pouvez vérifier l’ensemble de ces éléments au moyen des liens suivants qui vont conduiront vers le site internet de l’observatoire national des services d’eau et d’assainissement :
Cahors se démarque par sa fiscalité ménages et professionnelle exorbitante(nous y reviendrons) et se distingue également par son prix de l’eau hors compétition. Il serait pourtant préférable que notre cité fasse parler d’elle pour son dynamisme économique, avec l’arrivée d’entreprises sur notre territoire, ce qui n’est pas le cas, hélas…..
Et si encore, ce prix se justifiait par un une qualité irréprochable de nos réseaux. Mais là non plus, le compte n’y est pas !
En 2020, sur un volume total de 2 299 991 m3 d’eau potable mis en distribution, il apparait que les pertes s’élèvent à 876 174 m3 ! Soit 38,10% du volume mis en distribution.
Plus du tiers, c’est colossal. Quel gaspillage ! Prôner un territoire respectueux de l’Environnement et innovant en matière de transition écologique, c’est d’abord commencer par agir pour éviter les pertes en eau avant de promouvoir les jardinières en centre ville.
Quand on compare nos principaux indicateurs à ceux observés à l’échelle nationale, là encore, c’est cruel pour notre territoire.
L’indice linéaire de pertes en réseau en est la parfaite illustration : cet indicateur permet de connaitre par kilomètre de réseau la part des volumes mis en distribution qui ne sont pas consommés sur le périmètre du service. Sa valeur et son évolution sont le reflet d’une part de la politique de maintenance et de renouvellement du réseau, et d’autre part des actions menées pour lutter contre les volumes détournés et pour améliorer la précision du comptage chez les abonnés. Pour notre territoire, en 2020, l’indice linéaire des pertes en réseau est de 9,4 m3/km/j, alors qu’il est seulement de 3,24 m3/km/j à l’échelle nationale. Quasiment 3 fois moins que chez nous donc.
En résumé, les usagers de Cahors continuent donc de payer le prix fort pour un service dont la qualité est assez nettement inférieure à ce qui se fait en moyenne à l’échelle nationale.
Cette publication vient clôturer une semaine riche en actualités locales. Nous vous remercions pour votre fidélité et pour vos encouragements. La Tribune Léon vous souhaite d’excellentes vacances (pour ceux qui en prennent) et vous donne rendez-vous prochainement pour continuer à partager avec vous les informations qui intéressent votre quotidien.