Le musée Henri-Martin
c’est le BHV, le Bazar de l’Histoire de Ville.
Avec un coût de près de 10 millions d’euros et une réouverture réussie, on s’attendait à ce que le musée Henri-Martin pulvérise des records. Mais avec 27.000 entrées et 202.340 € de recettes, le Musée Henri-Martin reste loin derrière les affluences des autres musées autour de nous.
- Musée des Augustins Toulouse (275.500 entrées),
- Musée Soulages (150.000 entrées),
- Musée Ingres (60.000 entrées),
- le cloître de Moissac (40.500 entrées).
Comment expliquer un résultat si faible pour le musée cadurcien qui vient de rouvrir ?
Est-il pénalisé en étant fermé deux jours par semaine ?
N’y a t-il pas eu une forme de paresse intellectuelle autour de la réouverture artistique du musée Henri-Martin, avec l’effet d’aubaine du départ du tour de France, l’année du Danemark et les peintures de la Reine du Danemark ?
Une ouverture avec une ambition médiatique forte mais avec un contenu artistique faible.
Un ou de plusieurs artistes majeurs en partenariat avec un grand musée parisien n’auraient ils pas été capables d’assurer le réel lancement d’une dynamique durable ?
Cahors a vu naitre un chef gaulois, un pape, plusieurs poètes (du moyen-âge au 20ème siècle), des personnalités de premier plan dont un homme politique enterré au Panthéon, une cité gallo-romaine sophistiquée, une riche cité médiévale, un nom qui évoque le vin des tsars, une terre de résistants et de résistance qui ronronne désormais autour d’Henri-Martin.
Le choix d’Henri-Martin à Cahors est discutable et la priorité qu’on lui a donnée par rapport au musée de la résistance et de la déportation est regrettable à une époque qui nous invite à nous appuyer sur nos racines communes plutôt que de les rompre. Notre riche histoire ne mérite t-elle pas un autre traitement ?
Avec un budget de fonctionnement annuel de 979.000 € en hausse de 379.000 € par rapport aux annonces du dernier débat d’orientation budgétaire 2022, c’est un déficit de près de 100.000 € par mois qui s’est ajouté à la charge des contribuables cadurciens.
Face à ces corrections budgétaires que nous espérons exceptionnelles nous demandons à l’équipe municipale de faire preuve de responsabilité dans l’utilisation des deniers publics.
Le déficit du musée doit être limité.
Coutera-t-il plus d’un million aux Cadurciens en 2023 ?
À l’intérieur malgré les dépenses, le musée souffre d’un équipement incomplet qui ne répond pas aux besoins d’un public exigeant. Scénographie faible, son immersif et audio guides absents, aucun cartel en anglais, absence de contenus multimédias, d’expériences sensorielles, cadres de certaines oeuvres abimés.
Plus loin la confusion règne sur le traitement de l’histoire de la ville, elle est décousue et découpée entre la poire et le fromage. Le musée Henri-Martin c’est le BHV, « le Bazar de l’Histoire de Ville »
Nous réclamons une mise en avant plus grande de l’histoire de notre cité, une véritable place pour la langue et la poésie plutôt qu’un générique indolore de médiation culturelle. Les urgences de notre époque nécessite une réflexion et une action en plus grande synergie avec l’histoire de la ville de Cahors.
La responsabilité politique envers la culture est immense et grandit de jour en jour face à la montée des extrêmes.
Ne rien faire, c’est laisser la pensée dominante envahir la société.
La ou la majorité municipale semble avoir perdu sa boussole, nous insistons sur l’enracinement autour de notre mémoire commune, sur la lutte contre l’effacement de notre histoire, sur la nécessité d’œuvrer sans relâche à nourrir la curiosité et la soif de connaissance sans se conformer à la bien-pensance d’une époque qui nous invite au sursaut et à l’audace.