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Philippe Gaubert est un chef d’orchestre, flûtiste et compositeur français, né à Cahors le 5 juillet 1879 et mort à Paris le 8 juillet 1941.
Il débute l’apprentissage de la musique par le violon, puis il continue par l’étude de la flûte. Il est nommé première flûte solo à l’orchestre de l’Opéra en 1895, il poursuit des études de composition au Conservatoire, où il remporte un premier prix. Suivi d’une seconde place au Grand prix de Rome en 1905. En parallèle, il se lance dans une carrière de chef d’orchestre et devient le second chef de l’orchestre de l48a Société des concerts du Conservatoire.
La grande guerre interrompt sa carrière, Il est mobilisé en 1914, il sert comme brancardier-musicien. Il est en charge d’une petite musique régimentaire.
Le père de Philippe Gaubert, cordonnier à Cahors, clarinettiste amateur dans des orchestres locaux, décide en 1888 de partir avec sa femme pour Paris et d’amener avec eux leurs enfants pour qu’ils puissent devenir des musiciens professionnels. Hélas, il meurt trois ans plus tard, en 1891. Philippe qui n’a alors que douze ans, doit gagner sa vie et celle de sa famille en jouant du violon dans un cinéma de quartier.
Il s’exerce aussi à la flûte traversière. Le père de Paul Taffanel, le plus célèbre flûtiste de l’époque, qui l’entend, est immédiatement convaincu de ses dons. Il le prend aussitôt sous son aile pour l’initier aux subtilités et à la virtuosité. Paul Taffanel, charmé lui aussi, l’inscrit alors dans sa propre classe du Conservatoire.
Ainsi, à quinze ans, en 1894, Philippe Gaubert obtient un premier prix. Mais il continue de travailler aussi le violon auprès de Jules Garcin et en joue, comme remplaçant, dans l’orchestre du théâtre national de l’Opéra. En 1895, Taffanel l’y fait nommer « première flûte solo ». Philippe Gaubert poursuit néanmoins ses études d’harmonie puis de composition au Conservatoire. En 1903, il y obtient « premier prix de fugue et contrepoint », et en 1905, un second « Grand prix de Rome ».
Chef d’orchestre
En 1904 – il a 25 ans – il passe, sur les conseils de Paul Taffanel, le concours ouvert pour le poste de second chef de l’orchestre de la Société des concerts du Conservatoire. Il interprète le Final de la « IXe symphonie » de Beethoven et remporte la place haut la main. Mobilisé en 1914, il revient de la Guerre en 1919 et succède à André Messager à la tête de la Société des Conservatoires. Il y reste jusqu’en 1938. En 1919, il est nommé, parallèlement, professeur de flûte au Conservatoire de Paris. Il le sera jusqu’en 1931. Mais il a abandonné lui-même la pratique de la flûte en 1922, avant de publier, en 1923, la Grande méthode de flûte de Paul Taffanel. En 1931, il est chargé, au Conservatoire, de la classe de direction d’orchestre que la mort de Vincent d’Indy laisse vacante.
L’Opéra de Paris
En 1920, nommé premier chef à l’Opéra, dirige Faust pour la première fois le 19 septembre. Il va franchir toutes les étapes : Chef de la Musique en décembre 1931, Directeur de la Musique le 1er juin 1939 … Il y crée, entre autres, Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas, Œdipe de Georges Enesco, Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, Oriane et le prince d’Amour de Florent Schmitt, Médée de Darius Milhaud, Turandot de Giacomo Puccini, Elektra de Richard Strauss. La 200e représentation du Faust de Gounod, le 31 décembre 1934, crée l’événement : les plus célèbres chanteurs de l’époque rejoignent le chœur pour interpréter avec lui le fameux « Gloire immortelle de nos aïeux ».
Compositeur
Philippe Gaubert a également été un grand compositeur. À son actif figurent de nombreuses musiques pour un instrument (la flûte notamment) et piano ou orchestre ; des morceaux orchestraux, tableaux ou des poèmes symphoniques : Le Cortège d’Amphitrite ; Inscriptions pour les portes de la Ville ; Les chants de la Mer ; des pièces pour la scène : Sonia, drame lyrique en trois actes ; Naïla, conte lyrique en trois actes ; une musique de scène pour l’Antigone de Sophocle et quatre ballets : Philotis, Fresque, Alexandre le Grand et Le Chevalier et la Demoiselle, ballet chorégraphié par Serge Lifar et représenté en 1941 ; quelque 90 mélodies pour la voix humaine.
Philippe Gaubert est mort brutalement à Paris en 1941.
Albert Roussel lui a dédié Monsieur de la Péjaudie, le quatrième mouvement de sa pièce Joueurs de Flûte.
Distinctions
Philippe Gaubert a été nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1921, promu officier en 1928 et Officier de l’Instruction Publique en 1929. Son ami Jean Bouzerand, journaliste, a obtenu vers la fin des années 1930 que la municipalité de Cahors lui dédie un square-jardin qui porte son nom, en ville, au bord du Lot. En 1994, à l’occasion du XXe anniversaire de l’École de Musique agréée de Cahors et sur la proposition de son Directeur Jean-Pierre Rodrigo, la Municipalité donne le nom de Philippe Gaubert à l’Établissement musical.
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